Les rayonnements et les isotopes médicaux sont couramment et de plus en plus utilisés pour diagnostiquer et traiter de nombreuses maladies. Mais historiquement, ces utilisations médicales ne dépendent pas des centrales nucléaires.
Il ne fait aucun doute que certains isotopes médicaux peuvent être produits dans un réacteur nucléaire, mais il n'est pas nécessaire qu'il s'agisse d'une centrale. Même si toutes les centrales nucléaires étaient fermées, l'approvisionnement en isotopes médicaux serait toujours assuré par des moyens alternatifs traditionnels.
Depuis de nombreuses années, tous les besoins médicaux en isotopes artificiels (fabriqués par l'homme) ont été satisfaits par les accélérateurs de particules et une poignée de réacteurs de recherche disséminés dans le monde, dont certains au Canada.
Néanmoins, les partisans du nucléaire affirment aujourd'hui que de nouvelles centrales nucléaires sont "nécessaires" pour garantir que la profession médicale dispose de tous les outils diagnostiques et thérapeutiques dont elle a besoin. C'est un nouvel argument de vente, et ce n'est pas vrai.
Pour commencer, les rayons X et les tomodensitogrammes n'ont rien à voir avec les réacteurs nucléaires. En outre, au cours des 125 dernières années – et pendant plusieurs décennies avant la construction des premières centrales nucléaires – les isotopes médicaux ont été (a) extraits de sources naturelles (exemples, “aiguilles” de radium ou “graines" de radon), (b) produits dans des accélérateurs de particules tels que les cyclotrons (exemple, les scanners TEP) ou (c) récoltés à partir de "matériaux cibles" irradiés dans des réacteurs de recherche (par exemple, le technétium 99m).
Aucun de ces modes de production ne dépend des centrales nucléaires, qui sont conçues spécifiquement pour produire de l'électricité en grande quantité. Tout ce qui n'est pas électrique n'est qu'un pis-aller.
Il est vrai qu'un isotope particulier, le cobalt 60, a été produit dans des centrales nucléaires canadiens à des fins médicales et industrielles, mais l'utilisation médicale pourrait être entièrement satisfaite par des réacteurs de recherche.
Pour améliorer son image de marque, l'industrie nucléaire a jugé bon de diversifier ses activités en commençant à produire des isotopes médicaux dans des centrales nucléaires, laissant entendre qu'elle donc fournissait un service indispensable à la communauté médicale. Encore une fois, c'est faux.
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